Entre 1930 et 1960, on assiste à de nombreux bouleversements favorisant le développement des congés payés, ainsi qu’une élévation du niveau de vie.
La demande des sports d’hiver devient rapidement pressante.
On parle alors de » stations intégrées « , celles dont l’aménageur tient la direction des principales composantes : aménagement du domaine skiable, urbanisme, infrastructures, développement immobilier et commercial, gestion globale…
Contrairement à de nombreuses anciennes stations (Alpe d’Huez, Chamonix, Val d’Isère, Valloire…) l’histoire du ski sur la commune de Bourg Saint Maurice/Hauteville Gondon se décline en deux parties : avant et après 1968, ou tout simplement l’avant et l’après Arc 1600 !
De 800m (pied du funiculaire aujourd’hui) au sommet des Deux Têtes ou de l’Arpette, le domaine s’est déjà développé entre le pont de Montrigon à 800m jusqu’au plateau de Pierre Blanche, où quelques années plus tard, la station que l’on connait aujourd’hui d’Arc 1600 a été construite.
La station Les Arc est avant tout la rencontre déterminante entre Roger Godino, aménageur du développement touristique en montagne et Robert Blanc, enfant du pays, moniteur et guide de haute montagne.
Autour de cette première équipe se rassemblent plusieurs architectes, urbanistes et ingénieurs insufflant un esprit novateur et créatif à ce projet autour de Charlotte Perriand, » l’âme du groupe « .
Cette dernière consacrera 20 ans de sa vie (1967 à 1987) à cette oeuvre. Autour d’elle se rassemble un collectif d’architectes et d’urbanistes qui partagent les mêmes convictions du mouvement moderne : Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet, Robert Rebutato, Bernard Taillefer, Alain Taves, Pierre Faucheux…
Ce dernier dessina la Coupole dont la charpente en lamellé-collé servit de base graphique pour la conception du logo des Arcs.
1968 // Arc 1600, véritable laboratoire d’architecture, servira de base pour la conception des autres sites des Arcs.
Il s’agit de réaliser un cadre bâti fonctionnel et esthétique, correspondant aux besoins de ce nouveau développement touristique. Si l’architecture traditionnelle répondait parfaitement aux besoins d’une population rurale, celle inventée aux Arcs veut répondre aux besoins actuels des touristes.
Ainsi les bâtiments résidentiels s’intègrent dans la végétation en s’efforçant de ne pas créer des vis-à-vis nuisibles à la qualité des vues qu’offre chaque logement.
Coté intérieur : l’art de vivre ou la simplicité.
» L’art décoratif moderne n’a pas de décor « , cette citation de Le Corbusier illustre parfaitement le style architectural des intérieurs dont la plupart ont été conçus par Charlotte Perriand. Un contact avec l’extérieur favorisé par de larges baies vitrées, des balcons surélevés, une absence de vis-à-vis, des cuisines ouvertes…
1974 // La conception d’Arc 1800 s’inscrit dans la continuité des recherches sur l’architecture menées à Arc 1600 par Charlotte Perriand et l’équipe d’architectes.
L’innovant promoteur, Roger Godino, ambitionne de créer une station de montagne fonctionnant sur les deux saisons hiver et été.
1979 – Arc 2000 // Sa construction fait l’objet d’un concours entre trois équipes d’architectes. Ce projet est confié à Bernard Taillefer qui est chargé de composer un ensemble de 5000 lits, en fixant l´aménagement de la station autour de la butte du Varet. Le traitement élancé des toitures évoquant des « tremplins de saut de ski » forme un ensemble compact tout en créant un lien entre l’architecture et le panorama sur le Mont Blanc.
2003 – Le village // La construction d’Arc 1950, fut confié à Robert Jérôme, pour réaliser une architecture traditionnelle traitée de façon moderne avec des matériaux de la vallée : toitures en lauses, utilisation de la pierre et du bois, au service d’une ambiance typique.
Un village totalement intégré au domaine skiable qui oscillerait entre tradition et modernité, à la fois rustique et sophistiqué.
2006 sera l’année de consécration pour le domaine des Arcs, avec l’obtention du ‘label patrimoine‘, par le Ministère de la Culture et de la Communication, pour le plan d’urbanisme et d’architecture d’Arc 1600 et Arc 1800, les gares du téléphérique de l’Aiguille Rouge à Arc 2000.
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