À la frontière du réel et du sensible, Bruno Fabbris construit depuis plusieurs années une œuvre photographique singulière, à la fois intime et universelle.
Portée par une esthétique épurée, une lumière presque méditative et une attention constante au détail, sa photographie ne capture pas le monde : elle le révèle, en silence.
Chez Bruno Fabbris, il y a d’abord un temps de pause. Une manière d’observer les choses avec lenteur, presque religieusement. Qu’il s’agisse d’un visage, d’un corps, d’un espace ou d’un objet, l’artiste ne photographie jamais dans l’urgence. Il attend que la matière parle, que le sujet s’ouvre, que la lumière tombe juste. C’est une photographie de l’écoute, de la patience, de la juste distance.
Son travail semble imprégné de cette idée : voir, c’est d’abord savoir être là.
Les compositions de Bruno Fabbris sont reconnaissables entre toutes. Épure, tension, géométrie douce, jeu subtil entre vide et présence. Il affectionne les teintes naturelles, les fonds neutres, les textures brutes. Rien n’est là par hasard.
Chaque photographie est une construction minutieuse, souvent proche du tableau, où le silence devient matière à contemplation.
Son univers visuel évoque autant la peinture minimaliste que la photographie japonaise contemporaine. Une poésie visuelle du presque rien, où l’émotion affleure dans une courbe, un grain, un souffle.
Si le portrait tient une place centrale dans son œuvre, Bruno Fabbris s’aventure aussi du côté de la nature morte, de l’architecture ou du paysage intérieur. Chaque sujet devient prétexte à une exploration : celle de la présence, du rapport à soi, du passage du temps. Ses images parlent doucement, mais longtemps. Elles laissent une empreinte, comme une mémoire sensorielle.
Il travaille aussi bien pour des projets artistiques personnels que pour des commandes éditoriales ou institutionnelles, avec une signature visuelle forte et cohérente. La même exigence, la même douceur, la même lumière — toujours intérieure.
Bruno Fabbris ne cherche pas à impressionner, mais à toucher. Dans un monde saturé d’images instantanées et bavardes, son travail offre une respiration. Il nous rappelle que la photographie peut encore être un acte de présence, un geste de beauté, un lien invisible entre le regard et l’âme.
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