André Lemarié : plumassier de génie

André Lemarié : plumassier de génie

Comme le chantait Zizi Jeanmaire avec « Mon truc en plumes / plumes de zoiseaux / de z’animaux….. » la plume est définitivement l’accessoire que les femmes revendiquent pour se sentir terriblement belle et inaccessible.

La plume est liée à l’origine du monde, que ce soit l’homme des cavernes ou l’indien d’Amérique en passant par le militaire et la royauté, elle avait tout son sens. Mais ce n’est qu’au milieu du XVIIème siècle, en Italie, que la plumasserie est devenue un art et que les femmes occidentales en porteront. A la fin du XVIIIème siècle, Rose Bertin, LA modiste de Marie-Antoinette, fondera les règles définitives de la profession. Et comme la mode à la cour de France était le modèle adopté par toute l’Europe, nous sommes devenus le royaume de la plume.

Quant à la Maison Lemarié, elle naît en 1887 par la grand-mère Palmyre Coyette épouse Lemarié.

En 1908, elle installe son atelier faubourg Saint-Denis qui existe toujours aujourd’hui. Pour hisser son entreprise au top niveau, André Lemarié a su s’imposer parmi les grands créateurs de la haute couture : Dior, Balenciaga, Patou, Nina Ricci, Balmain, St Laurent et Chanel.

L’âge d’or de la plume n’est plus celui des Années 60. Et il a fallu se réinventer.

Les territoires exploités par les colonies dans le monde avaient facilité les approvisionnements de matières premières. La surexploitation animale a conduit inévitablement à une extinction massive de certaines espèces. La protection de la nature garantit à peine leur survie. Désormais, la chasse de certaines espèces est interdite et prohibée.

Aujourd’hui, le noir profond et vivant des plumes de l’oiseau de paradis (une quarantaine d’espèces du Sud-Est Asiatique) n’est incomparablement beau que sur le volatile vivant. D’ailleurs, en Nouvelle-Guinée, aucun paradisier ne peut quitter l’île légalement sauf pour une utilisation scientifique reconnue. 

Le temps de l’exploitation de l’animal exotique vit ses derniers moments.

Les nouvelles plumes « éco responsables » viennent dorénavant d’oiseaux courants, comme le coq et le faisan, la dinde, le paon ou l’autruche. 
Chapeaux, sacs, éventails, boas, robes, étoles sont toujours produites pour le prêt à porter de luxe ou la haute couture. Les spectacles et les cabarets sont très demandeurs de plumes. Le Lido et le Moulin Rouge sont à l’origine de revues plumées.

Pour perpétuer le métier, André Lemarié a su s’entourer d’apprentis pour transmettre le métier du ramage, du plumage et la grandeur du maître. En 1996, la Maison Lemarié rejoint les Métiers d’Art de la Maison Chanel pour ne plus les quitter.

Gabrielle dans les années 60 s’était adressée tout naturellement à Lemarié pour la réalisation de ses camélias. Façonnés à la boule ou au fer à gaufrer chauffé à blanc, le célèbre camélia compte au minimum seize pétales.

Un travail d’orfèvre. Car le beau n’a pas de prix.

Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux. Marcel Proust

Texte : Lili QUINT

 

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