C’est par la matière, l’adjonction d’huile aux grains photographiques qu’Irène Jonas ancre et encre son Insomnie.
Les images qu’elle associe et densifie deviennent les témoins et les protagonistes de ses nuits sans fin, et nous ramènent à nos propres éveils nocturnes.
Dormir, dit-elle
Au moment précis où les yeux s’ouvrent dans l’obscurité, on devine l’impossibilité à les refermer, les quelques heures de sommeil semblent définitivement avoir fait fuir la fatigue. Peu à peu on distingue les reliefs de la chambre, par la fenêtre on pourrait presque imaginer le lever du jour. Le lit si accueillant au moment du coucher se transforme en torture. On sait déjà qu’à part s’y tourner et retourner il n’offrira plus aucun abri… L’errance commence. Irène Jonas
L’insomnie peuple aussi la nuit de créatures inquiétantes ou amies, hybrides de réalité et d’inconscient.
Tout est encore fugace, fragile et l’on sent dans les images l’éventualité d’une disparition totale de ses visions : sont-elles sur le point de s’obscurcir totalement ou au contraire sont-elles sur le chemin d’une éblouissante clarté ? Elles matérialisent tout à la fois l’épaisseur du temps, son instabilité et son inexorable bruissement.
De cet éveil naissent des énigmes, des chimères qui nous poursuivent parfois la nuit achevée.
DORMIR DIT-ELLE d’Irène JONAS
Arnaud Bizalion Editeur
Photographies et texte d’Irène Jonas
Collection « Notes »
Format : 21x 14 cm
62 pages
34 photographies
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