Fondation Pathé-Jérôme Seydoux |

Fondation Pathé-Jérôme Seydoux |

Pour commémorer le centenaire de la mythique « Pathé Baby », la fondation Pathé-Jérôme Seydoux, située dans le 13e arrondissement de Paris, a décidé de mettre les petits plats dans les grands en offrant aux cinéphiles de tous bords une exposition magique en forme de voyage temporel au cours duquel un flot d’images hallucinantes s’imprimeront sur votre rétine.

On ne cessera jamais de répéter ô combien ! la France fut pionnière dans de nombreux domaines dont le cinéma ne fait évidemment pas exception.

Et parmi les noms prestigieux tels les illustres frères Lumière, Georges Méliès, Victorin Jasset et Alice Guy pour ne citer qu’eux, qui donnèrent leurs premières lettres de noblesse au spectacle cinématographique, nul doute que Charles Pathé n’aura pas volé sa place au milieu de tout ce beau monde.

De par la création de la société portant son nom et qui encore aujourd’hui représente l’une des plus importante de l’industrie hexagonale, à ses nombreuses innovations censées déjà repousser les limites d’un art qui en était encore à ses premiers pas, on ne dénombre plus toutes les prouesses auxquelles s’est livré le natif de Chevry-Cossigny au cours de sa longue et faste existence.

Et dans cette volonté de démocratiser le cinéma au plus grand nombre pour le sortir d’une niche jusqu’alors réservée aux spécialistes de la photographie, naquit en 1922 la « Pathé-Baby », processus révolutionnaire permettant à monsieur Tout-le-monde de pouvoir se doter de tout le matériel nécessaire, dont une caméra ridiculement petite et d’un projecteur entre autres, et pouvoir, à l’instar des professionnels, tourner ses propres films et les diffuser ensuite directement depuis chez soi.

De quoi faire taire l’arrogance de certains de nos contemporains ne jurant que par leur rétroprojecteur dernier cri qui découvriront stupéfaits qu’il était déjà possible à l’aune des années 20 et bien avant que la télévision ne pénètre massivement les foyers, de pouvoir réunir toute la famille au sein de son salon autour d’un film, d’un documentaire ou de reportages projetés sur un espace blanc.

Une idée novatrice et sensationnelle qui à l’image de son créateur ne pouvait se reposer sur ses lauriers quitte à sortir du cadre du domicile pour investir les églises et les écoles à mesure qu’elle évoluait et se perfectionnait avec les années jusqu’à l’arrêt complet de la production dans les années 60 lorsque la société française ne put rivaliser avec les nouveaux formats en vigueur dans les salles obscures comme le Cinémascope.

Voilà dans les grandes lignes historiques un aperçu du parcours initiatique inoubliable auquel vous convie la Fondation Pathé-Jérôme Seydoux, transformée pour l’occasion en une caverne aux merveilles où vous pourrez apprécier à loisir toutes les différentes étapes de création dans la confection et l’amélioration du « Pathé-Baby » ainsi que toutes les publicités, revues ou accessoires l’accompagnant afin d’obtenir le rendu filmique le plus optimal possible.

Si l’on apprend que le développement des dits films se faisait encore chez les laboratoires d’alors, l’on découvrira amusé que l’amateur d’images pouvait s’adonner aux joies du montage grâce à la colle Pathéine et la pince à encocher pour créer des arrêts sur images, tout comme la lanterne Titra qui permettait la création d’intertitres et tant d’autres faisant partie de ces procédés que la compagnie Pathé mit à disposition d’un large public en vue de parfaire son kit du parfait apprenti-cinéaste.

Une gageure contrastant avec l’idée selon laquelle le 7e art serait dédié à une petite élite, comme en atteste les nombreux « courts-métrages amateurs », puisqu’il faut les appeler ainsi, que vous aurez la chance de pouvoir visionner comme témoignages de tout l’engouement que pouvait susciter cette caméra auprès d’une population qui entre les films de vacances ou les premiers pas du petit dernier, ne se brimait pas pour à la fois capter le réel mais aussi inviter des histoires audacieuses où l’expérimentation et l’inventivité étaient déjà de rigueur.

Et comme une certaine frivolité régnait déjà en ces temps-là, vous pourrez également vous rincez l’œil avec les premiers « films coquins » de l’époque dans lesquels moult effeuillages vous récompenseront pour une fin de visite en beauté.

Si avec ce dernier argument vous n’avez pas déjà votre billet en poche, je ne peux plus rien pour vous, profitez-en pendant les journées du patrimoine, ce mot n’aura jamais été aussi évident que pour cette exposition.

Fondation Jérôme Seydoux-Pathé – 73. avenue des Gobelins 75013 Paris

www.fondation-jeromeseydoux-pathe.com

Jusqu’en mars 2023

Tarifs :

Billet couplé 1 séance de cinéma + accès aux espaces d’exposition

Tarif plein : 7 €; Tarif réduit: 5,50 €; Moins de 14 ans: 4,50 €Tarif partenaire (pour les abonnés du Libre Pass de la Cinémathèque française et le CinéPass Pathé Gaumont) : 4 €

TomR

 

Cet article a été publié dans la catégorie TIME OUT.

 

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