Frédérique Longrée est une artiste du regard.
Un regard vague, noir, perdu, qu’elle restitue d’un portrait à l’autre, mode operandi chargé de sensations et d’angoisses.
Se saisissant de vieilles photos d’enfants, de jeunes filles, de femmes, l’artiste en sclérose les visages, les marbrant comme ceux des morts tout justes trépassés, les ranimant d’un regard de spectre ou de démon, selon qu’ils évoquent la porcelaine, le verre ou l’onyx.
Voilées ou scintillantes, ces pupilles dilatées dévorent la face, questionnant l’éternité, envieuses des vivants qui les contemplent, résignées dans leurs passivités de modèles.
Pourtant rien d’agressif ni de menaçant dans ces portraits revisités … juste une immense fatigue, une lassitude face au temps qui n’en finit plus de passer, l’envie que ça s’arrête enfin, que tout redevienne poussière…
Ainsi l’univers de Frédérique Longrée se charge d’un romantisme noir particulièrement opaque, où de rares lumières filtres, pâles et brumeuses…
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