La peinture pour mémoire
En 1948, dans un feuillet manuscrit, parmi d’autres annotations biographiques destinées aux rédacteurs d’un ouvrage à paraître 1, Hans Hartung note, au moment même où il tente de rassembler ses souvenirs : « Impression de toujours tout perdre. »
Celui qui signe cette phrase, pourtant, est un homme qui garde tout, un homme qui, depuis toujours, n’a eu de cesse d’archiver et de faire archiver sa vie : on possède de lui des dessins d’enfant faits à l’âge de 4 ans qui, dans les archives de la Fondation Hartung-Bergman, voisinent, entre autres, avec le « journal de vie » d’un vieillard à ses derniers instants, pieux relevés des états du corps d’un homme, consignés dans un carnet de bord médical par celles qui se relaient nuit et jour à son chevet : des infirmières et la secrétaire norvégienne de Hartung, Marie Aanderaa.
Dans l’entreprise mémorielle de Hans Hartung, l’Autoportrait publié en 1976 tient une place particulière. Pour mémoire.
Cette monographie est la première de cette ampleur. Pierre Wat l’a pensée comme une longue conversation avec le peintre. Confrontant les dires, les archives et les œuvres, quelque chose de cette vérité de Hartung, celle qu’il voulait qu’on cherche, surgit.
Cet ouvrage parait à l’occasion de l’exposition Hans Hartung qui se tient au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, du 11 octobre 2019 au 1er mars 2020.
Éditions Hazan
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