Un mot peut résumer le travail de nikiNeuts : ectoplasme. Pour les néophytes comme nous, c’est une substance mystérieuse qui se dégagerait du corps de certains médiums pendant la transe et qui, à quelque distance, se matérialiserait pour former des membres, des visages, des organismes complets (fantômes), humains ou animaux, ou encore des objets divers. Merci Larousse !
C’est ce que nous retrouvons dans les oeuvres de nikiNeuts – dont les rêves, ou bien peut être les cauchemars, motivent sa création – des personnages hybrides, primitifs. La brutalité de ses oeuvres donne naissance à un peuple parallèle empruntant aux animaux, aux dieux, aux démons, leurs côtés primitifs, instinctifs, leurs symboliques.
Finalement, vous considérez que vos oeuvres sont réalisées aux travers de vos rêves ou plutôt de vos cauchemars ?
Mon imaginaire n’est pas forcément lié à cela, je capte les émotions et les retranscris, j’invente des histoires, des personnages et cela vient spontanément en peignant.
Je mets en scène une réflexion sur notre inconscient, et donne ainsi naissance à un monde onirique et métaphorique, un univers peuplé de personnages hybrides aux visages extravagants. Des êtres délirants et sophistiqués, empruntant aux animaux, aux dieux, aux démons, leurs côtés primitifs, instinctifs, leurs symboliques. Je considère l’être humain sous sa forme la plus essentielle, le début (la vie) et la fin (la mort) ne font qu’un, tout le reste est recherche.
L’un ou l’autre semble tenir une très grande importance dans votre travail ?
Non, c’est autre chose. Je suis beaucoup plus dans la vie à capter et transformer à ma guise.
Êtes-vous hantée par vos démons ?
Je n’ai pas de démons !
Vous en tenez-vous simplement à vos rêveries, ou bien avez-vous tenté d’autres expériences plus ésotériques ?
Je ne suis pas portée là-dessus.
Aujourd’hui, comment vous vous sentez ?
Super bien !
La famille est votre fil conducteur dans vos oeuvres. Cela tient à votre enfance ?
Mon enfance tient une part importante dans mon imaginaire. Il s’est construit pendant.
La place de la femme semble, aussi, vous tenir à coeur ?
Oui, parce qu’il est plus difficile pour une femme de faire de l’art professionnellement.
La mort vous fait peur ?
Comme tout le monde, mais étant donné que mon enfance s’est passée dans un » cimetière » (j’ai été élevée par mes grands parents et mon grand père était gardien du cimetière de Neuilly-Plaisance), pour moi c’était un bel endroit fleuri, avec un potager, un terrain de jeu que je m’appropriais. Je me sens donc plus proche des mexicains dans ma relation à la mort, que des européens.
Le » symbolisme » a aussi une part importante dans votre travail.
Les symboles sont inscrits dans notre histoire religieuse et populaire ils sont présents partout comme une écriture visuelle.
D’où vient cette réflexion ?
Regarder, voir, apprendre
De fait, le spirituel est aussi très présent dans vos oeuvres.
Oui tout à fait. Soit par des symboles, soit par l’état d’esprit de mes personnages.
Comment l’abordez-vous personnellement ?
L’enveloppe extérieure, corporelle m’intéresse moins que l’émotion. C’est ce que j’essaie de montrer dans mes tableaux. « Je tente de faire ressentir l’essentiel »
Pensez-vous que les personnes qui achètent vos oeuvres, les achètent pour leurs rapports au symbolisme ou pour d’autres raisons ?
D’après eux, c’est surtout pour l’émotion qu’elles dégagent.
Que recherchez-vous lorsque vous vous installez devant votre toile blanche ?
L’essentiel, l’énergie, l’émotion pure, se débarrasser de toute pollution graphique superflue.
Votre prochaine oeuvre, comment la voyez-vous ?
Grande !
Je ressens un mouvement, une attitude, et ma seule envie est de l’exprimer par le trait, la couleur et la matière.
Un lieu qui vous inspire ?
Mon jardin
Quelles sont vos influences ?
Larges, de KANDINSKY, Frida KAHLO, Louise BOURGOIS, Niki de SAINT PHALLE à Anthony TAPIES…
Petite, imaginiez-vous faire ce métier ?
Pas exactement, mais j’étais toujours en train de dessiner ou créer des choses, des collections d’objets…
Quels étaient vos autres rêves ?
Voyager, être aventurière ! Mais je le suis par l’esprit. Nul besoin de bouger trop loin pour voir et rencontrer…
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