1| Quel point commun entre une riche entrepreneuse chinoise, une mère au foyer japonaise, une paysanne indienne et une ouvrière vietnamienne ?
Parler des femmes à partir de l’Asie est d’autant plus important que, tout en prenant des formes et des rythmes différents selon les contextes culturels, la place des femmes reste plus que jamais un indicateur du degré d’ouverture et de liberté qui existe dans les sociétés. Dans les trois dernières décennies, le réveil de la Chine et de l’Inde, et la montée en puissance ultra-rapide de l’Asie ont fait sortir les femmes massivement du « fond de la maison ». Mais si les femmes ont gagné en indépendance, sont-elles pour autant sorties d’affaire ? Et la mondialisation leur rend-elle service ? Est-on dans une période de progression du statut des femmes en Asie ou assiste-t-on plutôt à un retour en arrière ? Les femmes asiatiques ne vivent pas toutes dans le même espace ni dans le même temps. Et la perception du féminisme comme une idéologie moderne venue d’Occident ne facilite pas la tâche à celles qui veulent changer la donne. Sans compter le recul mondial sur la question des femmes qui menace aussi bien l’Est que l’Ouest.
Éditions Philippe Picquier
2| Gulu, «Fours anciens», village reculé des montagnes du Shaanxi, dans la Chine du Nord, est réputé depuis des siècles pour la qualité de sa porcelaine. Rythmé par les travaux saisonniers, la quête de nourriture et le poids des traditions, le quotidien
de ses habitants n’était jusque-là que la répétition d’un même ennui.
Pissechien est le souffre-douleur autant que la mascotte du bourg. Petit de taille malgré ses treize ans, d’origine incertaine, il rend de menus services aux villageois. Truchement du merveilleux dans ce monde dur, il parle aux animaux, assujettis eux aussi à la loi du plus fort.
Mais si la vie était rude avant la Révolution culturelle, elle devient alors absurde. La gestion du village tourne à la foire d’empoigne et Gulu glisse dans le chaos. Les rebelles affrontent les révolutionnaires pour s’emparer des précieux fours à porcelaine. Protégé par sa «mauvaise origine de classe» et sa candeur, Pissechien assiste, en observateur, au déferlement de haine.
Véritable événement littéraire en Chine à sa parution, L’art perdu des fours anciens amène le lecteur au plus près des mécanismes de la violence politique et sociale qui ont marqué le pays en profondeur. Cette ambitieuse étude de mœurs qui se donne à lire comme une satire magistrale nous révèle un immense conteur.
Collection Du monde entier – Gallimard
3| Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.
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